Pour le contexte : j’explore le thème de l’excès à travers ce panneau entoilé. Je peins dans un espace limité de 30 x 30 cm. Je veux dire beaucoup ; j’ai des formes en tête, notamment une forme de huit composée de deux triangles, des ronds, des formes organiques.
C’est donc avec une composition équilibrée que ma peinture restera lisible. Je pense à organiser le chaos lors de la conception de cette pièce. Rien de mieux pour cela qu’un bouquet de fleurs. En effet, le bouquet de fleurs permet des possibilités infinies par la multitude et la variété de fleurs à réaliser.
Ensuite, le vase servira d’axe vertical, comme un socle solide à une statue.
Une pièce contemporaine ?
Le résultat est une peinture à une dominante d’orange. L’orange est la couleur de fond. Cette couleur est puissante, créant une tension visuelle excessive lorsque je regarde l’ensemble de ce travail.
Les contrastes sont chromatiques, vert / orange, bleu / orange ; les complémentarités vibrent plutôt qu’elles s’harmonisent et flashent. Cette pièce est faite pour être vue.
La répétition de formes contribue à cette idée de surabondance et d’excès. Le rythme devient gestuel à l’instar d’une écriture automatique : les répétitions de formes (volutes jaunes, touches bleues, fleurs éclatées) sont comme une pulsation.
Le vase est monumental, architectural, il écrase l’espace. La composition est contemporaine, non classique, car c’est une peinture qui tient plus de la collision de plans.
Le bouquet comme métaphore
Le bouquet est comme une projection mentale.
Je mets en scène le dialogue constant entre ce qui nous retient (notre corps, notre réalité) et ce qui nous pousse à aller de l’avant (notre esprit, notre rêve d’évasion).
Ce rapport entre résistance et motivation est l’expression honnête de la recherche de liberté face au poids du quotidien.
À travers cette pièce, j’essaie de capter une essence de notre existence humaine : celle de l’incertitude face à ce qui vient, et le courage nécessaire pour imaginer un futur meilleur, même quand l’angoisse nous pèse.
