Le joueur de fifre I.
C’est étonnant de recommencer à expérimenter, de se laisser aspirer par un projet qui n’attend rien d’autre que de trouver une nouvelle voie artistique. Et procéder ainsi est libérateur !
Partir de rien, juste des formes colorées disposées selon une composition initialement hasardeuse, pour enfin révéler une image. C’est un peu le principe de voir des formes dans les nuages, puis de donner du sens à notre trouvaille. Est-ce le fruit du hasard ? Non, c’est bien plus que cela : c’est le résultat de mon imagination. Je suis un filtre, j’agis comme le traducteur d’une réalité qui m’échappe.
Au fur et à mesure de cette réalisation, les éléments se mettent en place sur la toile lentement mais sûrement, comme une image qui se téléchargerait avec un modem ; avec patience et lenteur. Mais le jeu en vaut la chandelle !
Après quatre heures de recherche, une thématique se dégage : la guerre. Elle est omniprésente dans l’actualité en ce moment. Je l’imagine. Je la peins à travers le personnage du joueur de fifre. Étrangement, mon premier réflexe a été de lier mon image à celle du joueur de flûte (le conte de Grimm), mais cet élément est trop étranger à la guerre. Je m’éloigne de cette tentative d’explication. L’élément de la rose devient de la fumée. C’est un bombardement, même si c’est encore trop implicite car non représenté sur la toile.
C’est encore brouillon, la composition et les valeurs sont fouillis, mais j’aime la force que dégage cette image.

